Tout acte d'enseignement suppose des choix ; l'on conçoit aisément qu'il s'agisse de choix concernant l'une des trois dimensions de la relation didactique : connaissance de l'objet d'enseignement du point de vue de l'élève, maîtrise des outils méthodologiques, capacité à identifier et à gérer (sinon à traiter) les difficultés écodidactiques, relationnelles, qui ne manquent pas d'apparaître dans l...
Tout acte d'enseignement suppose des choix ; l'on conçoit aisément qu'il s'agisse de choix concernant l'une des trois dimensions de la relation didactique : connaissance de l'objet d'enseignement du point de vue de l'élève, maîtrise des outils méthodologiques, capacité à identifier et à gérer (sinon à traiter) les difficultés écodidactiques, relationnelles, qui ne manquent pas d'apparaître dans la classe. Mais il est bien rare que le professeur songe au fait, pourtant inévitable, que son engagement, à quelque niveau que ce soit, implique un « modèle du récepteur » ou, si l'on préfère, une conception de l'homme. Comme nos gestes les plus anodins mobilisent nos valeurs, nos représentations, notre symbolique, notre imaginaire et notre affectivité, enseigner dessine dans l'espace de la classe cet élève idéal sur l'image duquel nous nous efforçons de modeler les êtres d'esprit et de chair, marqués de culture et de socialité propres, façonnés par leur histoire personnelle. Une prise de conscience des déterminations méthodologiques en matière de conception du sujet apprenant apparaît ainsi comme un élément susceptible d'apporter au professeur des éléments opérationnels de choix et de mise en œuvre d'une didactique adaptée. C'est ce tracé modeste et rapide que nous proposons dans les pages qui suivent, où nous insisterons davantage sur les premiers essais d'enseignement du français, plus mal connus habituellement des enseignants.
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