Le modèle restitutif de l'apprentissage : c'est quoi ?

Si étudier la psychologie vous intéresse, voici un article qui devrait attirer votre attention. 

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Le modèle d’apprentissage restitutif repose sur le processus de la reproduction des informations transmises aux apprenants à contrario de celui génératif ; où l’élève contribue à la production de la connaissance et à la construction du sens.  L’adjectif “restitutif” qui vient du verbe restituer et qui signifie “rendre quelque chose à son propriétaire légitime ”résume le principe de ce modèle pédagogique. La consécration de ce dernier par l’enseignement traditionnel va toujours imprégner l’histoire de l’éducation puisqu’il a pu maintenir la hiérarchie au sein de l’environnement éducatif : le professeur jouit son titre et son symbolisme comme la source unique d’informations, alors qu'oser le contredire était considéré un signe d’irrespect et d’anticonformisme. La mission de l’élève était de saisir ce qu’il reçoit et le retenir par cœur comme des versets sacrés où la marge de la manipulation et la créativité est réduite au néant, n'oubliant pas que pour qu’il s’étiquette d’un élève excellent et discipliné, il devait inévitablement réussir le test qui cible non l’évaluation de ses compétences, mais sa fidélité aux paroles du professeur. Le modèle d’apprentissage restitutif consiste à mouler la pensée de sorte qu’elle devienne manifestement bornée et restreinte.

On peut se référer à la thèse de la table rase pour éplucher cette pédagogie. En partant d'un postulat que l'homme nait comme une page blanche, dépourvu des outils cognitifs qui favorisent la démarche d’apprentissage, on prévaut la mémorisation et l’avalement des informations, qui généralement se fait obtusement, comme des moyens de former et cumuler le savoir. Également, on trouve la métaphore de conduite qui illustre la relation asymétrique de transmission et réception entre l’apprenant et l’appreneur : l'élève se charge de décoder le message lancé par le professeur et qui en résulte une ressemblance dans le mode de pensée ou la pensée elle-même. Tout ce qui vient d’être évoqué forme le socle de ce modèle, outre les principaux axes sur lesquels il est centré. Il importe de souligner que cette méthodologie archaïque fait sa place dans l’enseignement des sciences exactes et formelles, ce qui soulève apparemment un paradoxe, par exemple lorsqu’on parle des nomenclatures dans la chimie organique ou encore les solutions d’une équation différentielle, la majorité des étudiants avouent qu'ils se voient obligés de les apprendre juste pour réussir l’examen, de surplus, ils ne s’intéressent guère au “comment” ou au “pourquoi” des choses. Donc, on constate que l’opération se déroule machinalement, commençant par la réception et finissant par l’évacuation. Par conséquent, le cycle de la structuration du savoir est incomplet puisque les deux phases de la compréhension et le traitement sont manquées.

Lorsqu’on procède par des outils semblables pour véhiculer ou transmettre la connaissance, on annihile la nature humaine qui n’est qu'une force créative et innovante, ainsi que les capacités de raisonnement et d’autonomie se fanent, car au lieu de le doter d’une pensée latérale, on ôte à l'étudiant le courage d’aller au contre-courant et de critiquer. Le modèle restitutif de l’apprentissage encourage l’inertie et la dépendance à travers offrir à l'élève un cadre préalablement adapté aux situations ordinaires ou celles du test, ainsi, il va s’avérer par la suite incapable de générer de nouvelles idées ou de trouver des solutions comme il n’a pas de clefs. L'école devient une manufacture des machines et son but dévie tant que l’apprenant aperçoit le savoir comme un fardeau et non un don inestimable de la part de l’enseignant, qui doit normalement éveiller le plaisir d’apprendre. Les Hommes sagaces et flexibles sont ceux qui mènent une vraie vie loin des mirages, non parce qu’ils savent, mais parce qu'ils manient le savoir, de sorte qu’ils quêtent les défis et fuient l’ordinaire.