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Cours de français : à quoi sert le subjonctif ?
J'aimeComme l'impératif, l'indicatif, le subjonctif est un MODE VERBAL. Vous les avez sûrement déjà mentionnés lors de vos cours de français.
On peut ajouter le conditionnel qui, lui aussi peut-être considéré comme un mode.
Comme tous les modes, le subjonctif a plusieurs temps. Il en a quatre exactement, mais on peut dire qu'aujourd'hui, deux d'entre eux ne sont plus utilisés.
A l'oral, on utilise surtout le présent (venir---> que je vienne, dire ---> que je dise) et le passé (venir ---> que je sois venu, dire que j'aie dit).
On peut trouver dans des textes littéraires de l'imparfait ( aimer ---> que j'aimasse, faire----> que je fisse) ou du plus-que-parfait (aimer---> que j'eusse aimé, faire ---> que je fusse venu).
On ne trouvera plus ces formes dans la littérature contemporaine.
Pour comprendre le subjonctif, il faut d'abord dire quelque mots des modes verbaux.
A quoi sert un mode ?
Quand on conjugue un verbe, on associe
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une personne, (un pronom ou tout autre sujet)
-
un temps
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un mode
-
un voie (active ou passive)
« Conjuguer » signifie donc « effectuer en même temps ces quatre opérations ». Chacune d'elle nous livre donne une information sur le verbe conjugué, sur l'action rapportée ou sur la manière dont cette action est perçue, envisagée.
Par exemple ; comparez les formes du verbe « venir » dans les trois phrases suivantes :
(1) Je viendrai demain pour discuter.
(2) Je viendrais bien demain pour discuter.
(3) Je doute qu'il vienne demain pour discuter
Ces trois phrases ont un point commun : elles évoquent toutes un fait censé survenir le lendemain, autrement dit une action future.
En revanche, elles sont toutes à un mode différent. Pourquoi ? Parce que chacune de ces phrases présente la réalité de l'action avec un regard différent.
La première présente la venue du « je » qui parle comme un fait certain. Elle est à l'indicatif futur.
La seconde présente le même fait comme tout sauf certain. C'est une possibilité, une hypothèse. La phrase pourrait comporter une suite commençant par « si », et l'hypothèse deviendrait une condition. C'est pourquoi le mode utilisé est le conditionnel (un -s en plus que le futur de l'indicatif- et en principe, une prononciation différente-).
Enfin la troisième présente le fait vu par quelqu'un d'autre que le « je » et exprime un doute, laissant entendre que la venue de ce « je » est (très) peu probable.
Que permet d'exprimer l'utilisation du subjonctif ?
Ces différents sens sont des informations obtenues grâce aux modes utilisés
On considère que l'indicatif est le mode des actions réelles, certaines, tandis que le subjonctif concerne des actions plus « virtuelles », susceptibles de se produire mais pas avec une certitude de 100%.
Je travaille toute la matinée (indicatif présent) et
Il faut que je travaille toute la matinée (subjonctif présent) n'expriment pas la même idée.
La première évoque un fait, quelque chose de certain. La seconde exprimer une obligation qui n'est pas encore réalisée. Il le faut, mais le ferai-je ? Autrement dit, l'action de « travailler » n'est pas du tout garantie.
On trouvera donc logiquement le subjonctif derrière
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un verbe qui exprime un doute, une incertitude, comme les verbes « croire », « penser » à la forme négative.
Je ne pense pas qu'il soit rentré. Je ne crois pas que ce soit une bonne solution.
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Une possibilité envisagée Je crains qu'il ne perde en finale.
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La formule « il faut que », qui exprime une obligation.
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Les expressions qui posent une limite ou restriction comme à moins que, peu e'en faut que, le/la seul(e) qui
Pour terminer, rendons la parole au poète. Trouverez-vous le subjonctif et pourquoi il est utilisé ?
"Elle prit le voile à Tolède,
Au grand soupir des gens du lieu,
Comme si, quand on n’est pas laide,
On avait droit d’épouser Dieu.
Peu s’en fallut que ne pleurassent
Les soudards et les écoliers. —
Enfants, voici des bœufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !"
Victor Hugo, La légende de la nonne, in Odes et Ballades